Ma rentrée à Saint-Pierre et à Miquelon fut éducative, culturelle, économique, sportive, à différents égards, mais également pleine de promesses.
Les talents d’outre-mer : Jean-Marc Mormeck, ancien boxeur, et délégué interministériel à l’égalité des chances, ainsi que Fabrice Di Falco, soprano et dirigeant le concours « Voix des outre-mer », qui a auditionné à SPM plus d’une quinzaine de jeunes, ont pu m’accompagner pour que chacun à leur façon, ils puissent apporter aux jeunes de l’Archipel leur expérience, leur richesse, le goût du défi, de la prise de risque et de l’ambition !
Qui mieux, que Jean-Marc Mormeck, 6 fois champion du monde de boxe pour parler sport, jeunesse et réussite ?
C’est à ses côtés que j’ai eu le plaisir de fêter les 30 ans du club de boxe de Saint-Pierre qui compte plus de 50 adhérents. C’est également à cette occasion que j’ai eu le plaisir de remettre l’ordre national du mérite à son fondateur Roger Hélène, qui lui aussi, fait la fierté des sportifs de notre archipel, et dont l’investissement à tous égards a été officiellement reconnu par le Président de la République.
La ligne directe, les promesses d’avenir : j’ai présidé, en présence de Maurice Georges, directeur de la navigation aérienne et de Jean-François Dominiak, PDG d’ASL, une réunion de bilan sur l’expérimentation des liaisons aériennes directes Paris-SPM. Avec la nouvelle DSP aérienne, ce sont 15,6 M€ de crédits d’engagement qui permettent un désenclavement aérien régional et national. Sur ce dossier, beaucoup ont essayé. Nous avons réussi, à force de persévérance.
Cette décision politique a pris 2 ans pour être mise en œuvre et c’est une réussite collective ! Cette 2e année qui comptait 4 rotations de plus qu’en 2018, fut aussi satisfaisante que la précédente, puisque le taux de remplissage s’élève à 98% avec 100% des réservations. La proposition d’augmenter les vols à 115 passagers au lieu de 100 cette année est une fois de plus, la preuve que les choses avancent, parfois lentement, mais sûrement.
Les lignes régionales – elles aussi – doivent s’adapter, pour mieux répondre aux demandes de nos concitoyens, de nos visiteurs et de notre économie. J’ai remercié l’ensemble des parties prenantes en particulier les équipes d’Air St-Pierre pour cette réussite.
Un questionnaire a également pu confirmer que cette ligne directe concourt à l’attractivité de nos îles. En effet, sur l’ensemble des passagers des vols directs, 47% se rendaient pour la toute première fois à SPM, soit une personne sur deux !
Ce douzième vol exceptionnel a permis de réunir, des « influenceurs », des « blogueurs » qui avaient pour mission de découvrir l’Archipel, pour qu’ils puissent à leur tour donner envie de venir. Cette opération financée par l’Etat avec le concours des services de la Collectivité et d’Atout France, l’opérateur national pour la promotion de la destination
France dans le monde, permettra une visibilité plus ciblée de nos îles. Un bilan sera présenté aux professionnels cet hiver. Je remercie ici Christian Mantei, son président pour son déplacement, son dévouement pour l’archipel.
A Miquelon, l’activité économique bat son plein : A l’usine de traitement du poisson de Miquelon, en présence du directeur général des outre-mer, nous avons identifié les problématiques structurelles d’investissement et les difficultés d’embauche que vivent l’entreprise et les salariés de l’usine. La plus grande île de notre archipel doit être attractive en termes d’emploi. Les offres sont là, l’emploi est disponible. Il nous faut encore travailler pour que nos jeunes puissent s’investir professionnellement dans nos entreprises locales, à SP comme à Miquelon.
J’ai également eu le plaisir de remettre un exemplaire du « Livre bleu de la jeunesse » aux deux collégiennes de Miquelon dont les textes ont été publiés et remis au Président de la République en juin 2018. J’ai aussi pu parler du projet d’ « Internat de la réussite », qui sortira de terre en 2020 à Saint-Pierre. Ils feront partie des ces premiers élèves Miquelonnais à pouvoir bénéficier de cette structure qui facilitera leur parcours scolaire. Cet engagement sera tenu !
Zéro déchet : le 8 avril 2019 à Paris, j’ai lancé la stratégie trajectoire outre-mer 5.0 (zéro exclusion, zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant agricole et zéro vulnérabilité).
le 8 juillet 2019, c’est le Premier ministre et 10 présidents d’exécutifs ultramarins, dont celui de la Collectivité territoriale, qui signaient la Charte d’engagement Trajectoire outre-mer 5.0, au ministère des outre-mer.
Il était donc important pour moi de participer à l’inauguration du nouveau centre de tri des déchets à Saint-Pierre, sur invitation de la Maire, et pour lequel le Ministère a apporté plus de 2 M€. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont engagés sur ce sujet et en particulier les représentants des éco-organismes qui avaient fait le voyage. C’est une nouvelle étape qui permet à notre Archipel de tendre vers l’objectif zéro déchet.
Autre moment important : le lancement de la stratégie de lutte contre la pauvreté qui doit être déclinée à SPM, comme dans tous les outre-mer. La pauvreté existe aussi à SPM et nécessite un accompagnement complémentaire à aux actions déjà menées par les partenaires. Car la lutte contre la pauvreté est l’affaire de tous.
Nous avons demandé avec Julien Roux, conseiller pour le Délégué interministériel, représentant Olivier Noblecourt, des actions concrètes, des opérations réfléchies et concertées avec les travailleurs sociaux, avec la CT, avec la DCSTEP, avec la CPS, avec Restons Chez Nous, avec les CCAS, avec le CLEF … bref, toutes celles et ceux qui peuvent construire une part de la réponse quotidienne que la République doit apporter à nos concitoyens.
Il est important pour moi que l’on fasse de la « Dentelle », du « cousu main » eu égard l’effectif de notre population. Il faut apporter des réponses concrètes et réalistes. Des propositions nous seront présentées dans le mois qui vient. Je vous en rendrai compte.
100.000 € seront donc immédiatement versés pour 2019 à la collectivité pour qu’ils puissent renforcer leur effort déjà important – car les services travaillent et sont conscients des enjeux – pour les plus démunis.
Je ne suis pas de ceux qui exploitent les attentes de nos concitoyens les plus vulnérables en polémiquant à coups de propositions mystifiées. Notre échange à la salle des fêtes municipale de mardi dernier m’a conforté dans cette conviction : nous n’arriverons à répondre à la détresse de nos ainés, de nos familles et de nos jeunes, que si nous sommes tous au rendez-vous !
Enfin, ma visite a aussi été l’occasion d’un échange sur l’avenir du Port de Saint-Pierre et Miquelon : lors des Assises en 2018, il y a maintenant deux ans, un groupe de travail porté par la CACIMA et le Cluster maritime a lancé une première réflexion sur la Gouvernance du port. La question était simple : comment faire de notre port un réel outil de développement digne du patrimoine, de la richesse et du potentiel de notre archipel ? J’avais promis une réflexion approfondie. J’ai obtenu de mes collègues Gérald Darmanin et Elisabeth Borne, l’appui de deux experts pour nous aider à définir des hypothèses. Leur rapport a été rendu et élaboré en parfaite concertation avec l’ensemble des acteurs.
Le port de Saint-Pierre et Miquelon n’a pas été inclus dans les grandes réformes portuaires de 2004 et de 2008. C’est aujourd’hui le dernier port d’intérêt national français. Son modèle est archaïque ! Disons-le franchement.
Au moment où nous nous mobilisons pour :
- Achever le projet de réaménagement du quai croisière ;
- Trouver une solution acceptable et rapide pour le nouveau quai des ferries, au printemps 2020 au plus tard ;
- Définir un projet de modernisation du port de Miquelon à réaliser dans les 4 ans ;
- Réaliser un réel partenariat public/privé pour les infrastructures portuaires (pêche, plaisance…)
il est aujourd’hui urgent qu’une gouvernance portuaire soit opérationnelle pour porter l’ensemble de ces projets ; qu’elle puisse obligatoirement associer les collectivités et les partenaires privés dans ses choix stratégiques, sans pour autant que l’État ne se désengage financièrement et j’y veillerai !
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Je poursuis mon combat : celui de rendre notre archipel attractif par son économie, par la sauvegarde de nos paysages et de sa biodiversité, par la valorisation de notre patrimoine, de notre culture, tout en combattant les inégalités. Il nous faut poursuivre l’effort pour reconnaître et maintenir nos spécificités, pour faire rayonner notre savoir-faire et accompagner la transformation de notre modèle économique imposé par le changement climatique.
A très bientôt !