Réunion informelle du Conseil des Affaires Étrangères à Amsterdam

La secrétaire d’État s’est rendue aux Pays-Bas du 1er au 2 février 2016 dans le cadre de la Présidence de l’Union européenne néerlandaise, pour participer à la première réunion informelle commune des ministres européens du Commerce et de la Coopération au développement.

Lors de son déplacement, Annick Girardin a également effectué lundi1er février matin une visite de terrain sur le port d’Amsterdam. Amsterdam est aujourd’hui le 4ème port européen avec 97,7 Mt de marchandises manutentionnées. C’est le plus grand port mondial de cacao et d’hydrocarbures. Il couvre près de 4 500 hectares. Il communique avec la mer du Nord via le canal de la mer du Nord (Noordzeekanaal) et les écluses d’Ijmuiden. La construction d’une nouvelle écluse, qui a commencé cette année, permettra d’absorber l’accroissement du trafic et d’accueillir les navires les plus modernes. Le port se déploie le long de ce canal et, grâce aux écluses, n’est pas soumis à la marée. 1 000 entreprises sont présentes sur le site. Les emplois directs et indirects liés à l’activité du port s’élèvent à 66 000.

Au cours de cette visite, la secrétaire d’État, a échangé avec les responsables du port sur les bonnes pratiques communes de la France et des Pays-Bas dans le domaine des infrastructures portuaires et maritimes et ont réfléchi à des pistes de coopérations communes, notamment pour soutenir les pays en voie de développement.

Au CAE Dev informel

Lors de la réunion informelle du Conseil des Affaires Étrangères de l’Union Européenne, Annick Girardin a pris la parole pour rappeler l’indissociable lien entre sécurité et développement :

Mesdames et Messieurs,
 
Notre objectif aujourd’hui doit être de répondre aux préoccupations de nos concitoyens et de mettre au cœur de notre discours la notion de résilience, évoquée dans les discussions sur la stratégie.
 
Résilience de nos sociétés bien sûr, avec l’accent mis sur la sécurité de notre continent, alors que notre opinion publique est particulièrement préoccupée par les risques d’attentats. Il est impératif d’apporter à nos concitoyens la garantie que l’Union est prête à les protéger.
 
Mais également résilience dans les Etats tiers : alors que nombre d’entre eux sont déstabilisés ou en crise, il est plus que jamais nécessaire que nous promouvions le lien sécurité-développement. L’un ne peut aller sans l’autre.
 
Ainsi, la stratégie doit être l’occasion de promouvoir une approche globale des questions de sécurité. Nous devons décloisonner les instruments (économiques, politiques, diplomatiques et militaires), pour anticiper et gérer les crises ainsi que le post-crise.
 
Dans ce cadre, la stratégie doit donner une place centrale aux questions de sécurité, notamment à la politique de sécurité et de défense commune, qui en est l’épine dorsale, tout en s’appuyant sur nos outils de développement. La cohérence dans la mobilisation des différents instruments de l’UE devra être assurée.
 
Aujourd’hui, les voisinages de l’Union connaissent des mutations profondes, qui sont loin d’être achevées, et sont porteuses d’une instabilité durable.
 
Pour éviter une exportation des risques et des menaces sur le continent européen, une des priorités de la stratégie doit être la stabilisation durable de notre environnement régional.
 
A ce titre, les voisinages sud et orientaux devront faire l’objet d’un traitement équilibré.
 
Les questions africaines devront faire l’objet d’un traitement privilégié, en accordant une importance particulière au renforcement des capacités africaines de gestion des crises. Ainsi, les progrès de l’initiative pour le renforcement des capacités en soutien à la sécurité et au développement (CBSD) sont essentiels pour aider nos partenaires africains à s’approprier leur sécurité, et à prévenir et gérer les crises par eux-mêmes.
 
L’aide au développement a un rôle crucial à jouer pour stabiliser durablement notre environnement régional, en phase avec l’agenda du développement durable. Aucune réponse durable ne sera trouvée sans une politique ambitieuse de développement, sans que nous nous tournions vers les pays du Sud qui ne doivent pas se vider de leurs talents, de leur jeunesse.
 
C’est essentiellement l’absence de perspectives de vie décente – emploi, liberté de choix, citoyenneté et démocratie locale, loisirs, accès à l’éducation, au numérique et aux services essentiels – qui pousse à la migration ou au radicalisme.
L’enjeu, c’est notamment la jeunesse africaine (sur les 15 prochaines années, 400 millions de jeunes entreront sur le marché du travail). Les jeunes ne sont pas seulement le plus grand défi que doit affronter l’Afrique, mais aussi sa plus grande opportunité. Ce qui est vrai au Nord l’est au Sud : notre politique de développement doit améliorer les perspectives d’avenir des jeunes, et prévenir la frustration et le désespoir qui peuvent aussi mener au terrorisme.
 
A long terme, c’est bien le développement du continent africain qui constitue pour l’Europe une véritable réponse au défi de la sécurité.
 
C’est pour apporter des réponses structurelles et de long terme à ces défis que la communauté internationale s’est dotée pour la première fois d’un agenda universel du développement durable.
 
Je vous remercie.

En Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour la solidarité internationale et la coopération décentralisée

La secrétaire d’État s’est rendue aujourd’hui à Lille à la rencontre des acteurs de la solidarité internationale de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Au centre Gaïa, centre unique en France qui forme et éduque à la citoyenneté et à la solidarité internationale dès le plus jeune âge. Elle y a échangé avec les éducateurs et les jeunes d’une classe de CM2 autour des défis du développement durable de la planète en participant à un atelier d’immersion « cap sur le Sénégal ». Dans un décor reconstituant un village et un quartier de pêcheurs, les enfants sont amenés à découvrir la vie au Sénégal et les réalités auxquelles fait face au quotidien sa population. Le centre Gaia propose par ailleurs un « parcours Volon’Terre », jeu de piste pédagogique qui permet d’informer, de sensibiliser et d’éduquer les élèves aux enjeux mondiaux et locaux du développement durable. Ouvert en 2006, le centre Gaia a bénéficié du soutien financier de l’Etat et de l’Union européenne.

Annick Girardin a également rencontré les acteurs régionaux de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale à l’espace collaboratif « la Grappe ». Lors de cet échange, elle a réitéré son soutien à la coopération décentralisée dans la région.

La secrétaire d’État a conclu sa visite par une conférence à la faculté Libre de Droit sur le suivi de l’Accord de Paris sur le climat où elle a présenté les actions nécessaires à la mise en œuvre des avancées de la COP21. Après avoir répondu aux questions d’Aurélien Raccah, elle a également retrouvé un Saint-Pierrais étudiant de l’université et membre de l’association européenne de sa licence, Guillaume Divet.

Avec Guillaume Divet et Aurélien Raccah

Ça Vous Regarde – COP21, et si les riches payaient ?

Depuis le 30 novembre au Bourget près de Paris, les négociateurs climatiques des 195 pays participants à la COP21 débattent pour trouver un accord. L’objectif étant de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Lundi, dans son discours d’inauguration, François Hollande s’est positionné en faveur d’un accord « différencié, universel » et « contraignant » alors que les États-Unis essayent de le repousser.

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et président de la COP21, a affirmé qu’il fallait « accélérer le processus ». Or, il reste encore beaucoup de questions en suspens telles que les inégalités entre les pays riches et les pays pauvres. Une problématique qui s’impose dans les discussions avec la publication mercredi d’un rapport de l’ONG Oxfam. Il souligne que 10 % des plus riches de la planète génèrent « 50 % des émissions de CO2 mondiales » alors que « La moitié la plus pauvre de la population mondiale (…) n’est responsable que de 10 % des émissions de CO2 ».

Paris vient de faire une donation de 1 millions d’euros au Fonds vert pour le climat, mis en place par les Nations Unies en 2010 afin de financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement. Un message fort envoyé par Paris, première ville donatrice, aux pays du Sud.

Après cinq jours de débats, quel premier bilan peut-on tirer de la COP21 ? Les pays du Sud devront-t-ils payer pour les pays riches ?

Annick Girardin, Secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie, invitée par Arnaud Ardoin, a débattu sur le plateau de Ça vous regarde avec

  • Rémi Allah-Kouadio, Ministre ivoirien de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable.
  • Corinne Lepage, ancienne Ministre de l’Environnement et présidente de CAP21LRC.
  • Eva Sas, députée écologiste de l’Essonne.

Aux 35èmes rencontres nationales du Crédit Coopératif

A l’invitation de Jean-Louis Bancel, Annick Girardin s’est rendue aujourd’hui aux 35es rencontres nationales du Crédit Coopératif où j’ai rappelé le dynamisme et l’engagement du gouvernement pour montrer la force du modèle français en matière d’Économie Sociale et Solidaire.

 

Mesdames, Messieurs,
 
Je suis ravie de répondre à l’invitation de mon ami Jean-Louis Bancel. C’est un plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, pour cette 35ème rencontre nationale du crédit coopératif.
 
Le Crédit Coopératif, c’est une vieille maison. Une vieille maison qui a su rester jeune. Une maison ouverte, curieuse et à l’écoute ; une maison qui illustre si bien cette expression  » citoyens du monde, acteurs des territoires ».
Citoyens du monde, de par cet engagement international qui remonte à plus de trente ans ;
Maison curieuse et innovante, toujours en quête d’innovation financière en faveur de la solidarité ;
Maison impliquée dans les réflexions sur le développement et son financement. Je pense notamment au rapport d’Hugues Sibille. Je pense à votre implication dans Convergences ;
Maison qui porte si bien ce nouveau modèle de l’économie sociale et solidaire sur nos territoires et les territoires plus lointains …
 
Merci pour tout cela.
 
Je reviens de New-York, où la communauté internationale a adopté, vous le savez, un nouvel agenda du développement.
 
Ce nouvel agenda, c’est un tournant … il reconnait le rôle des acteurs économiques engagés dans le développement durable ; il vous fait une place, à vous qui êtes pionniers dans l’invention de cette façon d’entreprendre respectueuse des hommes et des territoires.   
 
C’est une excellente chose. Je suis convaincue que le secteur privé « responsable » est au cœur des réponses aux défis du développement durable. Je parle d’un monde zéro carbone, zéro pauvreté. En cette année de COP21, nous devons montrer concrètement que c’est possible. L’ESS le rend possible. Je crois aux apports concrets de ce modèle.
La France, soyons en fiers, est le deuxième pays coopératif du monde.
 
L’ESS représente aujourd’hui une part visible de l’emploi et de l’activité dans notre pays, et une source de création durable de richesse économique et sociale ;
 
En 2014, malgré une conjoncture difficile, l’emploi dans l’ESS a progressé à un rythme trois plus élevé que le reste de l’emploi privé ;
 
L’ESS, c’est un potentiel d’emplois évident :   près de 600000 emplois à renouveler d’ici 2020.
 
L’ESS, enfin, c’est un secteur caractérisé par sa capacité à faire évoluer les périmètres et à se projeter hors des frontières. Telle est, en tout cas, la vision portée par ce gouvernement :
 
Deux lois ESS l’illustrent :
  1. la loi ESS de juillet 2014 définit une vision renouvelée,  ouverte et inclusive de l’ESS. Elle porte ce modèle français de l’ESS, cher à Martine Pinville, que de nombreuses régions du monde nous envient ;
  2. la loi Développement et Solidarité internationale, que j’ai défendue au Parlement en juillet 2014 également, porte la reconnaissance du rôle de l’ESS dans la politique de développement.  
New-York a été un moment important de cette reconnaissance, puisque le Président de la République a présidé l’événement du groupe pilote sur l’ESS, lancé l’an dernier à son initiative, présidé par Thierry Jeantet, et soutenu par des pays et organisations investis dans ce secteur.
 
Nous pouvons nous féliciter que l’ESS et le rôle des coopératives figurent désormais en bonne place dans les grandes déclarations internationales, celle d’Addis-Abeba ou celle de New-York, et bientôt celle de Paris …
Vous êtes un acteur majeur de cette COP21. Et l’événement que vous organisez le 3 décembre le montrera ….
Au-delà de cette reconnaissance, il y a des actes concrets : et je souhaite profiter de cette rencontre pour rappeler quelques avancées en faveur de l’ESS dans notre politique de développement :
  1.  Depuis que j’ai l’honneur d’être en charge de la politique de développement, je porte cette vision partenariale du développement, pour construire ensemble des modèles économiques favorables au développement durable. Je présenterai bientôt une stratégie dans ce domaine, où l’ESS tiendra une large place. Cette stratégie dressera des pistes pour l’action publique, en matière d’accompagnement, de financement.
  2. L’Agence Française de Développement adapte progressivement ses outils de financement aux besoins de l’entrepreneuriat social au sud. Elle a lancé en juin dernier une initiative en faveur du financement de l’entrepreneuriat social ; et je me réjouis du partenariat qu’elle vient de signer avec le Crédit Coopératif.
  3. La France affiche sa volonté d’avancer sur une voie française de la finance à impact. Nous ne devons pas nous abstenir dans ce domaine car sinon le modèle anglo-saxon s’imposera. Nous devons être fiers que l’expérience française en matière de finance de partage et de finance solidaire soit une source d’inspiration pour d’autres pays. Soyons fiers que, dans le domaine du micro-crédit grâce à des opérateurs comme l’ADIE et France Active, le modèle français puisse s’exporter.
  4. Enfin, je voudrais souligner combien je suis enthousiasmée par cette jeune génération connectée, engagée, et qui fourmille d’idées et de projets à la frontière de l’économique et du sociétal. Je les croise dans les initiatives comme « La France s’engage » ou celle que je porte « La France s’engage au Sud », je les retrouve dans les lieux de co-création ou sur les territoires qu’ils contribuent à animer … à Dakar ou Phnom-Penh, à Nairobi ou Port-au-Prince… L’invention de nouveaux modèles économiques, c’est leur moteur, c’est le sens de l’action … et je suis heureuse que nous les aidions chaque fois que nous le pouvons.
Écoutons cette jeunesse solidaire qui cherche du sens et trouve des solutions … 
 
Sortons, avec elle, de la morosité ambiante, et rappelons que la solidarité est un levier d’une mondialisation à visage humain. La France doit être en première ligne, elle qui s’est construite sur cette devise de fraternité. Chers amis, soyons en première ligne.

Entretien du mercredi 7 octobre sur SPM1ère

De retour de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, la secrétaire d’État a donné deux conférences, à Miquelon et à Saint-Pierre , sur la COP21. Interrogée par Ibrahim Ahmed Azi, Annick Girardin revient, suite à son séjour sur l’Archipel, sur les sujets qu’elle a évoqués avec les Saint-Pierrais et Miquelonnais.

Discours à la conférence internationale pour le financement du développement à Addis-Abeba

En plénière de la 3ème Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement durable, qui se tient à Addis Abeba en Ethiopie depuis le lundi 13 juillet 2015, Annick Girardin a aujourd’hui pris la parole au nom de la France :

Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement,
 
La solidarité est une valeur au cœur de la République Française, nous qui célébrons aujourd’hui notre fête nationale, anniversaire d’une Révolution dont elle était un des piliers. Dans la devise de notre république, l’égalité et la fraternité nous rappellent chaque jour cet engagement.
 
Le financement du développement, c’est l’expression même de la solidarité à l’échelle du monde, et la France en prend sa part.
 
Etre solidaire, c’est donner de l’aide publique au développement. Avec 8 milliards d’euros en 2014, dont près de la moitié versée aux pays africains, la France est le quatrième bailleur mondial.
 
Etre solidaire, c’est se fixer des objectifs ambitieux pour l’avenir. L’Union européenne est le premier bailleur international avec le Fonds européen de développement. Au sein de l’Union, nous restons déterminés à consacrer à l’APD 0,7 % de notre revenu national en 2030. Et à consacrer aux pays les moins avancés 0,15 % à court terme, et 0,20 % avant 2030.
 
La solidarité, c’est un enjeu pour chacun. C’est aussi rappeler que tous les acteurs, publics et privés ont une responsabilité.
Pour construire un monde, plus juste, plus équitable, plus viable, nous avons besoin de lutter contre l’évasion fiscale et les flux illicites, et que chacun développe ses ressources domestiques. Pour ce monde plus juste, nous avons besoin des entreprises, de leur dynamisme et de leur capacité d’innover, mais nous avons aussi besoin qu’elles respectent les règles du jeu et qu’elles assument leurs responsabilités sociales et environnementales.
Pour construire un monde plus juste, nous avons besoin des territoires du monde, qui sont les premiers à lutter contre les impacts du dérèglement climatiques, mais apportent aussi des réponses immédiates aux besoins en termes de santé, d’éducation, d’eau ou encore d’énergie. Enfin, pour un moins plus juste, nous avons besoin d’accroitre notre engagement dans l’Aide Public au Développement. Dans cet esprit, la France a initié de nouvelles contributions de solidarité fondées sur les produits du transport aérien et de la finance.
 
La solidarité, c’est aussi aider à la résolution des crises humanitaires, destructrices du développement. Nous l’avons fait en luttant contre le fléau Ebola, en y consacrant 160 millions d’euros, en appuyant les personnels soignants et la mise en place de centres de traitement.
 
La solidarité enfin, c’est agir pour la sécurité et la paix, car le chaos et la guerre sont les premiers ennemis du développement. La France y prend sa part, au Sahel, dans le bassin du lac Tchad, en Centrafrique et partout contre le terrorisme.
 
Bref, la France, comme c’est son devoir, est au rendez-vous de la solidarité mondiale avec les plus pauvres et les plus vulnérables. Et je suis venu vous redire ici que nous le resterons.
 
Mesdames et Messieurs,
A New York en septembre, nous définirons de nouveaux objectifs de développement durable, avec pour objectif de rééquilibrer la croissance économique mondiale. Les ODD marqueront un tournant, d’abord parce qu’ils sont universels. Ensuite, parce qu’ils ne sacrifieront pas l’environnement à l’économie, pas plus qu’ils n’opposeront les droits sociaux au développement  économique.
A Paris en décembre, lors de la 3ème étape de ce marathon international que nous commençons aujourd’hui, lors de la COP 21, notre objectif sera un accord universel permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 ou 2°C.
Addis-Abeba, New York, Paris : ce triangle doit permettre un changement.
Il le faut parce que le dérèglement du climat menace le développement. L’injustice est double : les pays le plus durement frappés sont les plus pauvres : ils ont peu contribué au réchauffement, mais ils sont les plus vulnérables à ses conséquences. Si nous n’agissons pas, le climat ruinera le développement.
L’autre raison de lier ces deux enjeux, ce sont les avantages des politiques climatiques pour les politiques de développement. Quand on finance, comme c’est notre cas, un projet de gestion durable des forêts au Congo-Brazzaville, on lutte contre la déforestation tout en créant de l’emploi local. Quand on soutient la géothermie et les fermes éoliennes au Kenya et en Ethiopie, on développe l’industrie verte tout en améliorant l’accès à l’énergie.
 
Le combat pour le climat est aussi un combat pour le développement. A condition que le combat pour le climat soit fondé sur la justice.
 
Aujourd’hui, les conditions de cette justice ne sont pas encore réunies. Il est impératif d’accélérer les efforts pour tenir la promesse de solidarité financière et technologique envers les plus pauvres.
 
C’est pourquoi l’esprit de solidarité d’Addis-Abeba doit ouvrir la voie de la justice à Paris. C’est ainsi que nous avancerons vers le monde « zéro carbone, zéro pauvreté » que, tous ici, nous voulons construire.
 
Merci.

 

Lancement du Fonds Schneider Electric pour l'électrification en Afrique

La secrétaire d’État a participé ce soir au lancement du Fonds Schneider Electric pour l’électrification en Afrique. Ce dispostif public-privé se fixe pour objectif de fournir de l’électricité à 1 million de foyers d’ici à 2025 en Afrique subsaharienne.

« Ce fonds illustre ce qu’un nouveau partenariat pour le financement du développement peut produire de meilleur et qu’il existe un secteur privé capable de concilier des objectifs de rentabilité, un souci d’impact sociétal et une rigueur éthique,» a déclaré Annick Girardin qui a été également interviewée par Radio Classique.

Monsieur Jean-Pascal Tricoire, Président Directeur Général de Schneider Electric,
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
 
Je me réjouis d’être avec vous ce soir pour le lancement du Fonds Schneider pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne, un fonds qui illustre, une nouvelle fois, la capacité d’innovation du secteur privé au service du développement économique et social des pays du Sud.
Je dis une nouvelle fois car nous étions, pour beaucoup d’entre nous, déjà réunis ici en février dernier pour le lancement du fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale, porté par Danone et Mars. Nous étions également réunis, le 2 juin dernier, ici-même, pour lancer l’initiative de l’AFD en faveur des entreprises sociales, une initiative destinée à accompagner, aussi, le financement de ce type de fonds à impact social et environnemental.

La multiplication de ces initiatives renforce ma conviction qu’il existe un secteur privé capable de concilier des objectifs de rentabilité, un souci d’impact sociétal et une rigueur éthique.
Votre initiative, elle illustre aussi parfaitement les dynamiques à l’oeuvre dans cette année 2015. En mettant au coeur de ce fonds les solutions bas carbone pour l’accès à l’énergie, vous faites votre notre objectif commun : construire un monde sans carbone et sans pauvreté. Cela ne va pas toujours de soi, et je tiens à saluer votre approche, qui met au coeur des enjeux économiques la question du climat. Les énergies renouvelables sont au coeur de l’agenda des solutions que nous promouvons. Elle illustre parfaitement l’Afrique des solutions que je croise aussi partout sur le terrain.
Votre fonds, c’est déjà un fonds construit pour répondre aux enjeux de la nouvelle génération d’objectifs du développement durable que le monde adoptera à New-York en septembre.

C’est une contribution exemplaire au financement du développement, et l’illustration de ce que le « nouveau partenariat pour le financement du développement » peut produire de meilleur.
Cette mobilisation de tous, entreprises, collectivités, ONG, Etats, elle sera au coeur de la conférence d’Addis Abeba dans quelques semaines. Cette mobilisation, elle était déjà présente dans le rapport Faber/Naidoo, qui m’a été remis ici il y a un an, et auquel Schneider avait contribué _ je vous en remercie au passage _. Cette mobilisation de tous, elle fait converger sur un territoire les préoccupations économiques, sociales et environnementales, au service du développement durable de la planète. Notre responsabilité, aujourd’hui, en 2015, c’est changer d’échelle, de passer de l’expérimentation à l’action de grande ampleur. Votre fonds y contribue.

Au-delà des concepts, et je sais que comme moi vous vous intéressez plus aux enjeux de terrain qu’aux grands concepts, l’intervention du Fonds contribuera à l’un des grands objectifs de la COP21 : donner accès à tous à l’énergie durable, en
particulier en Afrique. La France s’est battue au G7 pour qu’une grande initiative vienne soutenir l’accès à l’énergie moderne et durable en Afrique. Comme le rappelle fréquemment Jean-Louis Borloo, que je salue ici, l’absence d’accès à l’énergie freine, voire compromet, le progrès social et le développement économique de régions entières.
L’absence d’énergie, c’est un poison qui tue lentement en Afrique, dans les maisons où l’on utilise encore la lampe à pétrole et le bois pour la cuisson. Ce fonds, en mettant l’accent sur l’accès à l’électricité pour les populations de la base de la pyramide, entend apporter des réponses à cette fracture énergétique.
C’est un défi. Je veux insister sur ce point, car je sais que vous le partagez, cher Jean Louis, cher Jean Pascal. L’électrification rurale, vous le savez bien, c’est la priorité, et ce n’est pas forcément là où nous sommes les meilleurs. On ne parle pas toujours, ici de grands projets, de centrales solaires, de barrages, mais bien plus souvent de systèmes hybrides, de panneaux solaires « hors réseaux ».

Nous sommes parfois loin des systèmes centralisés, et le Fonds que nous lançons ce soir, il doit justement répondre à ce défi, en appuyant les PME.
Le soutien aux PME, voici un deuxième axe fort de ce projet qui mérite d’être souligné. Ce n’est pas Jean-Michel Severino, ici présent, qui me démentira. Le soutien aux PME africaines, qui passera par des financements adaptés et des programmes d’assistance technique, est un enjeu majeur pour l’économie africaine et pour l’accès à l’emploi de ces milliers de jeunes qui arrivent chaque jour sur le marché du travail. L’emploi des jeunes, c’est ma priorité, c’est la nôtre. Si nous la négligeons, elle nous rattrapera ; accompagner ces jeunes sur le chemin de l’emploi et de la dignité, c’est parfois compliqué, mais c’est décisif.
Ainsi, vous l’aurez compris, parce qu’il est à la croisée d’enjeux décisifs pour notre futur commun, je suis particulièrement heureuse de lancer, ici, ce fonds pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne.

C’est un très beau succès, sur le berceau duquel de nombreuses fées se sont penchées : La Commonwealth Development Corporation, le DFID, la Banque européenne d’investissement, le fonds FISEA de Proparco, l’OFID, qui fonds OPEP pour le développement international] et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, piloté par l’Agence française de développement
Je souhaite les saluer, partenaires audacieux de cette aventure.
Et je souhaite redire combien cette mobilisation entrepreneuriale pour les enjeux de la planète, est un très grand atout pour la France.. C’est un renouvellement de la relation économique avec l’Afrique, comme la porte la fondation AfricaFrance de Lionel Zinsou, Lionel que je salue également, mais qui est loin ce soir, car appelé à de nouvelles fonctions : vous le savez, il est récemment devenu premier Ministre du Bénin.

Cher Jean-Pascal Tricoire, je souhaite le plein succès à ce fonds et j’appelle, bien sûr, à d’autres initiatives de ce genre … ne nous arrêtons pas en si bon chemin … nous nous engageons bientôt pour la mise en oeuvre des objectifs de développement durable post-2015, et pour la COP21 bien sûr. A cet effet, la mobilisation la plus large est nécessaire.

« Je veux un portail numérique francophone » sur TV5

Alors qu’elle lance aujourd’hui la première réunion des ministres francophones de l’enseignement supérieur sur les initiatives pour le développement de l’espace numérique francophone (iDneuf), Annick Girardin était interviewée hier sur le défi du numérique pour la francophonie par Patrick Simonin pour TV5.

À Bruxelles pour la RCA et les enjeux de développement

Annick Girardin participait aujourd’hui à une Conférence internationale sur la République Centrafricaine, puis au Conseil des Ministres des affaires étrangères de l’UE sur le développement. La Conférence Internationale sur la République Centrafricaine a permis de faire le point sur les avancées et les perspectives dans la reconstruction de la Centrafrique, notamment à travers l’apport de « Bêkou », un fonds qui met en commun les efforts de solidarité des pays membres pour le développement de la République Centrafricaine. Cette conférence a également permis d’encourager la mobilisation des pays membres pour aider la Centrafrique à clore son processus de transition et à pérenniser pour les centrafricains l’accès aux services sociaux et administratifs.

Annick Girardin a traité notamment du financement du développement, de l’agenda post 2015, des questions de genre et des migrations :

 Il y a deux grands rendez-vous ici aujourd’hui à Bruxelles, avec ce matin le sujet de la République centrafricaine, et la mobilisation de la communauté internationale, et cet après-midi le Conseil Affaires étrangères-développement.
L’objectif de la réunion de ce matin, après Washington –puisque nous étions à la réunion de Washington il y a quelques semaines- c’était de mobiliser la communauté internationale avec des objectifs d’appuis financiers complémentaires à la RCA, la RCA qui a aujourd’hui réussi à conduire un certain nombre d’évolutions, que ce soit en matière de sécurité ou en matière de restructuration de la gouvernance.
Je voudrais aussi pointer le succès du fonds fiduciaire Békou de l’Union européenne. C’est le premier fonds de cette nature. On voit qu’il permet d’aller plus vite, d’être plus efficace, de décaisser et d’instruire plus rapidement –ce sont souvent les difficultés des fonds fiduciaires multilatéraux.
Les appels à la mobilisation ont été entendus aujourd’hui, puisque nous sommes à environ 150 millions d’Euros de contributions annoncées ce matin. On va sans doute frôler les 200 millions, sans compter la Banque mondiale et l’Union africaine. C’est donc potentiellement un vrai succès. On le saura d’ici la fin de journée.
Il était important qu’on puisse redire qu’il y a plusieurs priorités, notamment la première : les élections. Il manquait 20 millions de dollars pour finaliser la préparation des élections qui doivent se dérouler avant la fin 2015. C’eut été terrible qu’on remette en cause le travail de deux années parce qu’il manquait 20 millions. Comme autres priorités dans l’accompagnement au gouvernement de transition, il y a par ailleurs également le désarmement, la justice, je l’ai rappelé ce matin dans mon discours.
Il faut aussi se féliciter de la présence ici aujourd’hui de la Présidente de la République centrafricaine, Mme Samba-Panza, qui tout à l’heure a lancé un appel à la communauté internationale. L’ensemble du gouvernement de RCA est très actif. J’ai pu les rencontrer à différentes réunions à New York, à Washington, qui ont pu être mises en place. Car la RCA reste un orphelin de l’aide, tout simplement parce que l’on a plusieurs crises concomitantes aujourd’hui, et la RCA est moins portée, notamment par les médias, et donc elle mobilise moins.
Cet après-midi se tiendra par ailleurs un « Conseil Affaires étrangères-développement », avec à l’agenda la préparation de la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement qui se tiendra en juillet prochain, les migrations, le genre, et puis le renforcement de l’engagement de l’UE pour les sorties de crise.
S’agissant d’Addis-Abeba, ce sera un des trois grands moments internationaux importants cette année qui doivent nous conduire à repenser notre mode de soutien au développement durable. En juillet il y aura Addis-Abeba, puis la définition des objectifs de développement durable en septembre avec la finalisation de l’Agenda post-2015, puis la Conférence climat à Paris en décembre prochain. On voit donc bien qu’Addis-Abeba sera une étape, d’où l’importance que nous y accordons.
Il faut moderniser notre vision du développement. Elle doit être plus large, avec davantage d’acteurs et d’instruments qui impliquent à la fois le public et le privé. Ban Ki-Moon sera là ce soir pour l’évoquer.
L’aide au développement, c’est bien sûr l’objectif de 0,7% d’aide publique au développement par rapport au PIB, objectif qui sera réaffirmé à Addis-Abeba, mais au delà, c’est aussi une solidarité qui doit s’exprimer pour les pays les moins avancés (PMA). Addis-Abeba sera un rendez-vous important et il faudra un positionnement UE solide et qui doit être arrêté tout à l’heure.