Aux 35èmes rencontres nationales du Crédit Coopératif

A l’invitation de Jean-Louis Bancel, Annick Girardin s’est rendue aujourd’hui aux 35es rencontres nationales du Crédit Coopératif où j’ai rappelé le dynamisme et l’engagement du gouvernement pour montrer la force du modèle français en matière d’Économie Sociale et Solidaire.

 

Mesdames, Messieurs,
 
Je suis ravie de répondre à l’invitation de mon ami Jean-Louis Bancel. C’est un plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, pour cette 35ème rencontre nationale du crédit coopératif.
 
Le Crédit Coopératif, c’est une vieille maison. Une vieille maison qui a su rester jeune. Une maison ouverte, curieuse et à l’écoute ; une maison qui illustre si bien cette expression  » citoyens du monde, acteurs des territoires ».
Citoyens du monde, de par cet engagement international qui remonte à plus de trente ans ;
Maison curieuse et innovante, toujours en quête d’innovation financière en faveur de la solidarité ;
Maison impliquée dans les réflexions sur le développement et son financement. Je pense notamment au rapport d’Hugues Sibille. Je pense à votre implication dans Convergences ;
Maison qui porte si bien ce nouveau modèle de l’économie sociale et solidaire sur nos territoires et les territoires plus lointains …
 
Merci pour tout cela.
 
Je reviens de New-York, où la communauté internationale a adopté, vous le savez, un nouvel agenda du développement.
 
Ce nouvel agenda, c’est un tournant … il reconnait le rôle des acteurs économiques engagés dans le développement durable ; il vous fait une place, à vous qui êtes pionniers dans l’invention de cette façon d’entreprendre respectueuse des hommes et des territoires.   
 
C’est une excellente chose. Je suis convaincue que le secteur privé « responsable » est au cœur des réponses aux défis du développement durable. Je parle d’un monde zéro carbone, zéro pauvreté. En cette année de COP21, nous devons montrer concrètement que c’est possible. L’ESS le rend possible. Je crois aux apports concrets de ce modèle.
La France, soyons en fiers, est le deuxième pays coopératif du monde.
 
L’ESS représente aujourd’hui une part visible de l’emploi et de l’activité dans notre pays, et une source de création durable de richesse économique et sociale ;
 
En 2014, malgré une conjoncture difficile, l’emploi dans l’ESS a progressé à un rythme trois plus élevé que le reste de l’emploi privé ;
 
L’ESS, c’est un potentiel d’emplois évident :   près de 600000 emplois à renouveler d’ici 2020.
 
L’ESS, enfin, c’est un secteur caractérisé par sa capacité à faire évoluer les périmètres et à se projeter hors des frontières. Telle est, en tout cas, la vision portée par ce gouvernement :
 
Deux lois ESS l’illustrent :
  1. la loi ESS de juillet 2014 définit une vision renouvelée,  ouverte et inclusive de l’ESS. Elle porte ce modèle français de l’ESS, cher à Martine Pinville, que de nombreuses régions du monde nous envient ;
  2. la loi Développement et Solidarité internationale, que j’ai défendue au Parlement en juillet 2014 également, porte la reconnaissance du rôle de l’ESS dans la politique de développement.  
New-York a été un moment important de cette reconnaissance, puisque le Président de la République a présidé l’événement du groupe pilote sur l’ESS, lancé l’an dernier à son initiative, présidé par Thierry Jeantet, et soutenu par des pays et organisations investis dans ce secteur.
 
Nous pouvons nous féliciter que l’ESS et le rôle des coopératives figurent désormais en bonne place dans les grandes déclarations internationales, celle d’Addis-Abeba ou celle de New-York, et bientôt celle de Paris …
Vous êtes un acteur majeur de cette COP21. Et l’événement que vous organisez le 3 décembre le montrera ….
Au-delà de cette reconnaissance, il y a des actes concrets : et je souhaite profiter de cette rencontre pour rappeler quelques avancées en faveur de l’ESS dans notre politique de développement :
  1.  Depuis que j’ai l’honneur d’être en charge de la politique de développement, je porte cette vision partenariale du développement, pour construire ensemble des modèles économiques favorables au développement durable. Je présenterai bientôt une stratégie dans ce domaine, où l’ESS tiendra une large place. Cette stratégie dressera des pistes pour l’action publique, en matière d’accompagnement, de financement.
  2. L’Agence Française de Développement adapte progressivement ses outils de financement aux besoins de l’entrepreneuriat social au sud. Elle a lancé en juin dernier une initiative en faveur du financement de l’entrepreneuriat social ; et je me réjouis du partenariat qu’elle vient de signer avec le Crédit Coopératif.
  3. La France affiche sa volonté d’avancer sur une voie française de la finance à impact. Nous ne devons pas nous abstenir dans ce domaine car sinon le modèle anglo-saxon s’imposera. Nous devons être fiers que l’expérience française en matière de finance de partage et de finance solidaire soit une source d’inspiration pour d’autres pays. Soyons fiers que, dans le domaine du micro-crédit grâce à des opérateurs comme l’ADIE et France Active, le modèle français puisse s’exporter.
  4. Enfin, je voudrais souligner combien je suis enthousiasmée par cette jeune génération connectée, engagée, et qui fourmille d’idées et de projets à la frontière de l’économique et du sociétal. Je les croise dans les initiatives comme « La France s’engage » ou celle que je porte « La France s’engage au Sud », je les retrouve dans les lieux de co-création ou sur les territoires qu’ils contribuent à animer … à Dakar ou Phnom-Penh, à Nairobi ou Port-au-Prince… L’invention de nouveaux modèles économiques, c’est leur moteur, c’est le sens de l’action … et je suis heureuse que nous les aidions chaque fois que nous le pouvons.
Écoutons cette jeunesse solidaire qui cherche du sens et trouve des solutions … 
 
Sortons, avec elle, de la morosité ambiante, et rappelons que la solidarité est un levier d’une mondialisation à visage humain. La France doit être en première ligne, elle qui s’est construite sur cette devise de fraternité. Chers amis, soyons en première ligne.

Auteur : Annick Girardin

Ministre des outre-mer

Une réflexion sur « Aux 35èmes rencontres nationales du Crédit Coopératif »

  1. La France serait bien ennuyée s’il lui fallait essayer de vivre demain en ne consommant que des biens et services proposés par les organisations de l’économie sociale et solidaire. Les Français ne veulent pas revenir en arrière et Madame la Ministre par sa présence dans l’Archipel y répond. On avait créé des mutuelles qui se sont adaptées à cette réalité déplaisante qui veut que certains ménages, faute de moyens, soient contraints de choisir une couverture moindre, pour ne pas dire au rabais. Aujourd’hui Madame la Ministre nous propose une force du modèle français pouvant s’ordonner autour d’un nouvel agenda du développement; autour d’un monde zéro carbone, zéro pauvreté.
    Monde zéro carbone à partir d’un projet d’une économie soutenable et démocratique en phase avec les valeurs portées par les Français. Monde zéro carbone, zéro pauvreté pour contribuer au développement de nouvelles filières de satisfaction des besoins… Monde zéro carbone, zéro pauvreté pour développer des logiques coopératives au-delà du marché. Oui, Monde zéro carbone, zéro pauvreté, cela ne va pas sans défis! Ils sont nombreux ces défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui qui appellent aussi des réponses au niveau central, sur les plans de la régulation macroéconomique et de la définition des normes encadrant les marchés, des politiques fiscales et sociales.
    Gilles Dossou-Gouin

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