Entretien avec l'Ambassadeur canadien sur l’Autorisation de voyage électronique

La secrétaire d’État a reçu cet après-midi au Ministère des Affaires étrangères et du développement international l’ambassadeur du Canada en France pour une réunion de travail sur la francophonie. Annick Girardin a réitéré à cette occasion la demande des habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon : exempter les habitants de l’Archipel de l’Autorisation de voyage électronique que le Canada veut instituer pour tous les étrangers transitant par son territoire à partir du 15 mars prochain.

Discours de la cérémonie des voeux de la secrétaire d’État

Chers amis,
 
C’est un immense plaisir de vous retrouver en ce début d’année 2016. Merci à tous d’avoir bien voulu accepter cette invitation.
Cet échange de vœux – à ne pas en douter, le premier pour chacun de nous… je l’ai souhaité hétéroclite, avec des convives très différents, qui ne se connaissent pas tous d’avance. Des personnes qui m’accompagnent depuis plusieurs années, d’autres que j’ai appris à connaitre plus récemment. Certains au travers de mon portefeuille ministériel (en particulier des militants associatifs, des entrepreneurs, des organismes dont l’OFQJ…), d’autres dans mes combats politiques (comme mes amis PRG ou parlementaires) mais aussi dans des amitiés nouées au fil des années, à l’IHEDN comme à Saint-Pierre-et-Miquelon. Bref, ce moment est, vous l’avez compris, « œcuménique » – cela devrait faire plaisir à Jean-Louis Bianco.
 
L’année 2015 a été, pour notre pays et donc pour nous tous, une année terriblement douloureuse. Les attentats de janvier et novembre ont ouvert une plaie dans nos cœurs aussi bien que dans notre société, qui est loin d’être cicatrisée. Il y a bien sûr notre tristesse pour les familles des victimes et leurs proches ; un sentiment d’insécurité ; mais aussi l’impression que demain pourrait être pire qu’aujourd’hui, même si nous luttons et nous devons lutter contre cette inclination – car comme le disait si bien le philosophe Alain, « le pessimisme est d’instinct, l’optimisme est de volonté ».
 

 

L’élan de fraternité du 11 janvier 2015 fut magnifique. Mais nous ignorions alors s’il était le début d’un sursaut ou le dernier souffle – temporaire – d’une certaine approche du civisme et de l’engagement populaire. En 2015, la montée des partis extrémistes, populistes et son corollaire, le rejet des élus et donc de l’action publique, s’est malheureusement poursuivie. A l’international, nous avons partagé notre tristesse avec l’ensemble des pays touchés par le terrorisme – et malheureusement, il n’y a pas une semaine voire une journée sans que la liste macabre ne s’allonge. Je pense à nos amis du Burkina Faso (je me suis justement rendu hier pour présenter les condoléances de la France à l’ambassade), du Mali, de Tunisie, Liban, Pakistan… En 2015, la crise des réfugiés a montré une fois encore les lacunes de la construction européenne et les fondements même de l’Europe ont été ébranlés. Tableau noir, vous me direz…

 

Et pourtant, 2015 ne fut pas seulement cela. Elle restera comme l’année de succès historiques de la gouvernance mondiale. En matière de politique de développement, l’année passée fut exceptionnelle.

 

  • Il y a eu la fin de l’épidémie d’Ebola, après plus de 11 000 morts et 18 mois de lutte acharnée, à laquelle la France a pris toute sa part. Certains cas se révèlent encore mais l’épidémie est bien terminée. Et j’avoue qu’à titre personnel, j’en suis très heureuse. Après avoir vu l’anxiété dans les rues de Bangui, après avoir vécu l’espoir suscité par l’inauguration du centre de traitement français à Macenta, la fin de l’épidémie est une victoire. Peut-être temporaire. Mais une victoire tout de même. Et j’en suis un peu fière… Je suis allée si souvent en Guinée que le Président Condé m’a proposé de m’y installer pour de bon.
    Et maintenant que l’épidémie est passée, je peux aussi vous dire que j’ai été mise en quarantaine pendant près d’une journée à mon premier retour de Guinée – c’est une expérience pour le moins étrange… dans l’attente des résultats d’un test d’une personne que j’étais en contact. C’était un jour avec des questions au gouvernement… On s’était dit qu’il était plus prudent d’attendre les résultats avant de m’installer sur les bancs de l’Assemblée nationale…
  • En 2015, il y a eu aussi le sommet d’Addis-Abeba, qui a posé les bases d’un nouveau modèle pour le financement du développement.
  • Il y a eu l’adoption par les Nations Unies des 17 Objectifs de Développement Durable. Ces objectifs, certes un peu abstraits, définissent pour la première fois un cadre d’action commun pour éradiquer l’extrême pauvreté, combattre les inégalités et protéger notre planète. Alors que les Objectifs du millénaire avaient séparé les problèmes entre pays selon leur niveau de développement, et se concentraient sur la pauvreté, voilà une feuille de route applicable à tous les pays et sur un nombre croissant de sujets. C’est une première !
  • Il y a eu enfin la COP21 et l’accord de Paris, où nous avons pris un virage dans la lutte contre le dérèglement climatique. Pas moins de 195 pays se sont mis d’accord pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C. Ce fut un succès pour la France. Ce fut un succès pour notre planète. Et contre les pessimistes, contre les oiseaux de mauvais augures qui nous prédisaient un échec.
Comme la majorité des Français, la question du climat me préoccupait depuis longtemps. Mais depuis près de 2 ans, le fait de constater les problèmes induits par le dérèglement climatique, sur le terrain – aux Samoa, aux Philippines, en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie, au Niger, au Cameroun, et même en France, comme à Saint-Pierre-et-Miquelon – cela a fortement augmenté ma sensibilité, mon engagement sur cette problématique. Et quand l’Accord de Paris a été acté par Laurent Fabius, après des heures d’attente et d’anxiété où l’on se demandait si on y arriverait ou pas, après des dizaines de déplacements ayant pour but de convaincre nos interlocuteurs, de mobiliser sur cette question, c’est vrai que nous avons vécu là un grand moment de joie. Pas seulement d’y être mais surtout de penser qu’à ce moment précis, l’humanité avait fait un pas de géant. 

Bien sûr, l’accord de Paris ne s’arrête pas là et d’ailleurs, la France reste présidente jusqu’en novembre 2016 avant de passer le relais au Maroc. Nous avons donc la responsabilité de poursuivre la dynamique pour que l’Accord de Paris devienne réalité.

 

C’est d’ailleurs l’une de mes priorités. Depuis 2014, j’ai agi pour que les pays les plus vulnérables – les Etats africains, les Etats insulaires – puissent faire entendre leur voix et prennent part à  l’accord proposé à Paris. En 2016, je serai pleinement mobilisée pour mettre en œuvre cet accord et assurer, en lien avec Laurent Fabius, que les engagements pris par les pays du Sud, mais aussi par les pays du Nord à l’égard des pays du Sud, soient tenus. Je continuerai à promouvoir et à mettre en œuvre le dispositif CREWS, un programme permettant de renforcer les systèmes d’alerte face aux catastrophes climatiques que mon équipe a conçu et porté au long de l’année 2015 jusqu’à son lancement en marge de la COP.

 

Ce souci de mise en œuvre, nous l’aurons aussi pour les objectifs du développement durable – les ODD. Ils ne doivent pas rester lettre morte et demeurer un catalogue de bonnes intentions. D’autant que ces ODD s’appliquent aussi à la France, et nous avons du chemin à faire pour les atteindre. Avec le ministère du développement durable, nous travaillons à engager cette dynamique en coordination avec les autres ministères et instances concernés.

 

Je souhaite aussi qu’une grande campagne d’information et de sensibilisation sur les ODD soit menée, en particulier en milieu scolaire. Car je reste convaincue que, face aux messages négatifs relayés en permanence, nous devons opposer une vision non pas naïve mais optimiste du monde vers lequel nous voulons aller.

 

L’ouverture au monde est un des moyens pour y parvenir. Et c’est pourquoi, la réforme de l’engagement citoyen des jeunes à l’international, débutée en 2015, sera finalisée en 2016. Cette réforme, je l’ai voulue pour que le volontariat international devienne plus accessible à des profils diversifiés et pour qu’il soit mieux valorisé et reconnu dans les parcours universitaires et professionnels.

 

Ces échanges ne doivent pas être à sens unique. Nous devons nous battre de façon concrète pour que des liens positifs se nouent, en particulier entre jeunes du Nord et du Sud. Ceux qui ont eu l’occasion de voyager avec moi en Afrique ou ailleurs, savent que je souhaite systématiquement rencontrer des jeunes engagés dans la société civile ou l’entreprenariat. Car au-delà des questions démographiques qui façonneront le monde de demain, ces jeunes du Sud constituent un véritable réservoir d’énergie et d’innovation. Et quand de surcroit ils sont francophones, j’en suis doublement comblée !

 

Même si les ministres du développement sont rarement les plus visibles – mes conseillers ont souhaité que je me laisse pousser la barbe pour faire le buzz… mais j’ai refusé – je suis persuadée que la politique de développement reste la clé d’un monde interconnecté, où les malheurs des uns ont tôt fait d’affecter les autres, et ce de plus en plus rapidement.

 

Comme le chef d’Etat-major des armées, Pierre de Villiers l’a très bien expliqué ces derniers jours, « gagner la guerre ne suffit pas à gagner la paix ». Et qu’est-ce le développement sinon un moyen de gagner la paix ? De façon durable. Pour prévenir les conflits. Pour s’assurer que chaque individu trouve sa place et réponde à ses indignations, ses frustrations, non pas par les armes mais par la démocratie et l’engagement citoyen.

 

Je ne cesse de le répéter : il ne peut y avoir de développement sans sécurité et il n’y a pas de sécurité sans développement. De façon analogue, la crise des réfugiés appelle une réponse complémentaire entre sécurité et développement.

 

Nos efforts aux régions les plus vulnérables devront être approfondies, en particulier au Sahel. Comme le sommet de La Valette entre l’Union européenne et l’Afrique l’a montré, l’Europe doit jouer un rôle clé. En 2016, le partenariat entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique, devra être renouvelé car il arrive à son terme. Nous aurons là une vraie occasion de faire évoluer la politique européenne de développement, et de moderniser nos outils et nos priorités.

 

En France comme en Europe, nous devons nous donner les moyens des ambitions affichées en 2015. C’est pourquoi un rapprochement de l’Agence française du développement et de la Caisse des dépôts et consignations aboutira dans les prochains mois. C’est un chantier majeur à l’égard des pays les plus pauvres : les prêts vont augmenter de 4 milliards d’euros par an jusqu’en 2020 ; les dons seront en hausse de 370 millions. Les synergies entre les savoir-faire de la CDC et ceux de l’AFD devront se faire au bénéfice du développement. Car c’est bien là la finalité essentielle de ce rapprochement.

 

En 2016, une attention particulière sera également portée aux questions humanitaires, année du sommet mondial. Au vu de l’expérience acquise ces dernières années, en particulier avec Ebola ou le dernier tremblement de terre au Népal, il est essentiel de mener une réflexion approfondie sur les moyens d’intervention. C’est tout l’enjeu des conférences nationales et internationales qui se tiendront cette année et des concertations que je mènerai.

 

Last but not least, comme je l’entends si souvent – parce que le français est d’abord fragilisé par les Français eux-mêmes… la francophonie restera une priorité. Elle ne continuera à progresser que si elle est ressentie comme une chance par les francophones. Je le vois à chacun de mes déplacements, il n’y a pas un pays où la langue française n’est pas synonyme d’excellence dans un domaine ou un autre : dans les produits de luxe (Japon / Asie), dans l’excellence éducative (Arménie), dans la qualité, la méthode, la performance…

 

2016 sera une année d’actions pour avancer en ce sens, dans ses trois dimensions institutionnelle, culturelle et économique. La francophonie doit être utile !

  • Un sommet de l’OIF se tiendra à Madagascar à la fin de l’année. La francophonie, c’est une communauté d’intérêt. C’est, et cela devrait être encore bien davantage, une voix plus forte dans les enceintes internationales pour défendre nos valeurs communes. Nous l’avons bien vu ces derniers mois lors de la COP.
  •  Sur le plan économique, notre langue doit être plus encore un outil de valorisation professionnelle. Le français est la troisième langue des affaires. Le développement de la francophonie économique sera rendue possible par la mobilisation des milieux économiques francophones et par la construction d’un écosystème en faveur de l’entreprenariat, de l’emploi et des jeunes.
  •  La francophonie, c’est aussi un espace de culture et plusieurs initiatives auront lieu en 2016 pour valoriser le rayonnement de la francophonie, en France comme à l’étranger. Par exemple, le « Grand Tour » vient d’être lancé : ce programme propose un agenda culturel ambitieux avec 40 étapes en France et le relais dans le monde grâce à nos ambassades. La semaine de la francophonie, transformée parfois en « mois » de la francophonie dans certains pays comme le Liban, voire trois mois en Arménie, sera aussi l’occasion de mettre la langue française à l’honneur, avec tous les vecteurs qui participent à son rayonnement tels que TV5 Monde – et nous avons ensemble de beaux projets pour 2016.
Voilà les priorités que je me suis fixées.Et là, vous vous dites « enfin tout ça, elle le fera uniquement si elle reste secrétaire d’Etat dans ce ministère »…De ce point de vue, la période des vœux ministériels tombe mal cette année. Car on ne peut préjuger du futur. Mais vous me connaissez, quelles que soient mes fonctions, des combats me sont indéfectibles :

Il y a bien sûr Saint-Pierre-et-Miquelon. Mes fonctions m’éloignent de mon archipel, mais il n’y a évidemment pas une journée où je n’ai Saint-Pierre-et-Miquelon en tête, où je ne m’enquiers pas des dernières nouvelles, où je n’essaie pas de trouver des solutions aux enjeux de l’archipel. Je sais d’où je viens et où je retournerai après cette parenthèse ministérielle.

 

Certains adversaires politiques me reprochent même de parler trop souvent de Saint-Pierre et Miquelon dans le cadre de mes fonctions : un comble ! Bien sûr que j’en parle : je l’assume et je le revendique ! Je saisis chaque opportunité pour mieux faire connaître notre archipel et sensibiliser le gouvernement à ses besoins spécifiques. Le Président de la République est venu en décembre 2014, le Premier ministre s’y rendra à l’occasion de son prochain déplacement au Canada. Jamais Saint-Pierre-et-Miquelon n’a connu un tel niveau de représentation dans un temps aussi court !  Cela doit faire avancer plus vite les grands sujets pour l’Archipel.

 

Avec les membres du mouvement local « Cap sur l’Avenir », je suis particulièrement mobilisée sur son développement économique, car j’ai la conviction que nous avons un potentiel qu’il nous faut pleinement saisir. Le projet de hub de transbordement à Saint-Pierre-et-Miquelon représente une chance unique pour l’activité économique de l’Archipel. C’est un espoir immense, en particulier pour les jeunes. Personne n’y croyait il y a encore quelques années. Et voilà que le Premier ministre s’est engagé à soutenir ce projet lors du dernier comité interministériel à la mer. J’espère que les porteurs de projet privés pourront se saisir maintenant de cette opportunité. Mais les ports, c’est aussi, bien sûr, l’aménagement d’un port de pêche, d’un port de plaisance ou encore, dans l’attente de l’aboutissement du projet hub, une sécurisation de l’accueil des navires de croisière. Je continue à m’impliquer aussi sur d’autres sujets cruciaux pour l’Archipel, comme les relations avec le Canada, avec lequel nous avons des questions à résoudre, notamment pour faciliter les déplacements et la mobilité des Saint-Pierrais et Miquelonnais. Je pense bien évidemment à la prochaine mise en place de l’Autorisation de voyage électronique (AVE), décidé par le gouvernement canadien, et la mobilisation des Saint-Pierrais-et-Miquelonnais en faveur d’un vol direct entre Archipel et l’Hexagone.

Les Outre-Mer font de la France le 2e domaine maritime mondial. Et je lisais encore matin un article qui avait pour titre « La mer est notre avenir ». Vous connaissez ma passion et mon engagement sur les questions maritimes et ma volonté de voir dans ce domaine la France prendre la primauté. Comme l’écrivait l’auteur de cet article[1] « la France a tout pour être une puissance maritime majeure. Il ne manque qu’un Richelieu ou un Colbert à la barre. » Ayons pour objectif que le France ne soit plus seulement détentrice du 2e espace maritime, mais devienne la 2e puissance maritime mondiale.

 

Plus que jamais, je suis convaincue que les Outre-mer doivent être toujours plus intégrés dans leur environnement régional et servir de têtes de pont de la France dans le monde. Je parlais de TV5 Monde pour la francophonie ; mais France Ô et les chaines Premières constituent aussi un lien essentiel entre la métropole, les Outre-mer et le reste du monde, un lien qu’il faut encore plus développer.

 

Vous l’aurez compris, malgré la distance, je reste en lien étroit, fort et permanent avec notre archipel. Avec les membres de « Cap sur l’Avenir ». Avec chaque habitant qui m’encourage, me questionne, m’interpelle.

 

Il y a aussi les combats politiques que je mène avec mes amis radicaux de gauche. Plus le temps passe, et plus je me dis que nous avons raison.

  • Sur la laïcité, on nous disait que nous en faisions trop, qu’il fallait nous taire pour mieux mettre sous le tapis un problème devenu tabou… Certains expliquaient même qu’il n’y avait aucun problème avec la laïcité dans notre pays, alors que son application n’a jamais été aussi mise à mal. Les approches communautaristes ou « accommodantes » ont trouvé toutes leurs limites. Les derniers jours ont encore montré que sur la laïcité, notre combat était juste. Il était juste car porteur d’un message d’universalité, de respect de chacun, de défense des valeurs de la République.
  • Sur l’Europe, là encore, nous avions vu le danger d’une Europe inachevée, dont la construction s’était arrêtée au milieu du gué. Insuffisamment intégrée pour être pleinement efficace mais bien assez tout de même pour catalyser toutes les critiques. Insuffisamment transparente, trop technocratique. Voilà qu’elle aborde une année 2016 particulièrement dangereuse, avec la question des réfugiés, la remise en cause de Schengen, le référendum britannique. L’Europe doit être repensée aussi bien dans sa gouvernance que dans sa taille. Il faudra bien qu’un noyau dur d’États se forme pour aller plus loin.
  •  Sur l’économie, nous militons depuis toujours pour une libération des énergies, pour le renforcement de l’entrepreneuriat, pour la consolidation du dialogue social, pour une meilleure prise en compte des spécificités de chaque emploi, de chaque salarié. Je crois que là encore, nous avons raison.

 

2016 constitue une excellente opportunité pour faire entendre ces idées avant les échéances de 2017. Les forums de la Nouvelle France qu’organiseront mes amis Radicaux de gauche sur tout le territoire et sur des thématiques variés, sont une excellente initiative. La vie politique de notre pays ne doit pas se résumer à une campagne électorale permanente. Et je salue la détermination du Président Jean-Michel Baylet et du secrétaire général Guillaume Lacroix, pour faire de 2016 une année de réflexion.

Oui, au-delà de l’action et de la mise en œuvre des engagements de 2015, cette année à venir sera aussi pour nous tous, élus, fonctionnaires, salariés, associatifs, entrepreneurs, étudiants, militants, une année de réflexion. Détachons nous un peu plus de l’actualité en continu. Ne renonçons pas à nos objectifs de long terme face au poids des exigences quotidiennes. Prenons plaisir dans ce que nous faisons. Préservons des moments privilégiés avec nos proches – avec 35 déplacements à l’étranger en 2015, ça n’est pas évident…

Voilà ce que je peux vous souhaiter pour 2016. A chacune et à chacun d’entre vœux, je tiens à adresser tous mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année. Qu’elle vous soit heureuse en tout.


[1] Jean-Michel BLANQUER, « La Mer est notre avenir »,  Le Point du 31 décembre 2015

 

Un an après, la France reste unie, ouverte et forte

Il y a un an aujourd’hui, les Français, à Paris, dans le reste de l’Hexagone comme dans tous les Outre-Mer, se sont mobilisés comme jamais dans leur histoire pour manifester leur unité face aux attaques qui les ont frappés du 7 au 9 janvier 2015.

Le président de la République et le gouvernement ont rendu hommage aux victimes des attentats à plusieurs reprises cette fin de semaine. Un an après, notre détermination est la même et la France a su rester forte et ouverte. La solidarité des Français mais aussi de nos amis internationaux a été inébranlable.

Cérémonie d’hommage aux victimes du 9 janvier

Cérémonie du 10 janvier 2016 en hommage aux victimes des attentats de janvier et novembre 2015

COP21 – L'Accord de Paris adopté

C’est samedi 12 décembre 2015, que la COP21 a été conclue par la présentation d’un projet de texte à midi. Dans son discours, le Président de la République, François Hollande, a rappelé, après Laurent Fabius tous les apports de ce texte.
Après plusieurs heures de tractations et de négociations finales, l’assemblée s’est de nouveau réuni en plénière.
Je ne vois pas d’objection dans la salle, je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté.
C’est par ces mots que Laurent Fabius a mis un terme aux négociations acharnées qui ont cours depuis deux semaines au Bourget.
Une longue ovation et des cris de joie ont suivi dans la salle où étaient réunis les 195 pays qui ont adopté l’Accord de Paris, un accord historique qui doit permettre de lutter contre les changements climatiques.
Dès sa sortie de séance, Annick Girardin a répondu aux questions de SPM1ère et BFMTV.
Le 12 décembre 2015 restera comme une date mémorable dans l’histoire de l’humanité.
Titres de la presse

Journée internationale des Droits de l'Homme 2015

Annick Girardin a célébré en compagnie de Mary Robinson, ancienne première ministre d’Irlande et Avec la fondation Mary Robinson  l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, signée le 10 décembre 1948 à Paris.

C’est 65 ans plus tard que tous les pays se réunissent à nouveau en France pour réaffirmer ces droits.

Car lutter contre le dérèglement climatique et ses impacts, c’est également lutter pour les respects des droits de l’homme.

Madame la Présidente (Mary Robinson)
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
 
Je suis très heureux d’être avec vous ce matin pour célébrer, en ce 10 décembre 2015, la 65ème  journée internationale des droits de l’Homme.
 
Le 10 décembre 1948, la France accueillait les Nations unies pour adopter la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.
 
Demain, le 11 décembre 2015, la France, en tant que pays président de la COP21, et l’ensemble des Etats membres des Nations unies, adopteront à nouveau ensemble, je l’espère, un texte historique pour l’histoire de l’humanité.
 
***
Alors que les négociations sur l’accord de Paris entrent dans leur phase finale, notre rencontre de ce matin est l’occasion de rappeler que lutter contre le dérèglement climatique et ses impacts, c’est également lutter pour les respects des droits de l’homme.
 
Après m’être rendu ces derniers mois dans les régions du monde parmi les plus durement touchées par le dérèglement climatique, je pense aux îles du Pacifique, aux pays du Sahel ou aux Philippines notamment, et venant moi-même d’un territoire insulaire impacté par la montée des océans (SPM), j’ai la conviction que nous ne pouvons plus fermer les yeux sur l’injustice climatique subie par les populations vulnérables.
 
Nous devons apporter au défi climatique une réponse solidaire et juste, respectueuse des droits de l’Homme. C’est tout l’enjeu de l’accord de Paris.
 
La prise de conscience sur cette question de la justice climatique à beaucoup progressé, grâce notamment à vos efforts – je salue à cet égard le rôle moteur joué par la Fondation Mary Robinson et les organisations de défense des droits de l’Homme.
 
Elle s’est en effet progressivement imposée comme une question centrale, que ce soit au sein du Conseil des droits de l’Homme, qui a nommé un Rapporteur spécial sur les droits de l’Homme et l’environnement – M. John Knox, dont je salue la présence ce matin -, ou au sein des négociations climatiques.
 
Cette dynamique s’est poursuivie à Lima lors de la COP20, et à Genève, le 13 février dernier, avec la signature par dix-huit pays, dont la France, de la Promesse de Genève.
 
Il nous faut prolonger cette dynamique à Paris, et au-delà.
 
Nous en convenons tous ici, il importe que le respect des droits de l’Homme – et l’égalité entre les femmes et les hommes – figurent en bonne place dans l’accord de Paris.
 
C’est une demande forte de très nombreux pays. Je sais que nous pourrons donc compter, jusque dans les dernières heures de la négociation, sur des alliés solides parmi les Parties à la Convention climat, mais aussi bien sur parmi la société civile. Je ne suis donc pas inquiet sur ce point. Les choses sont en très bonne voie.
 
Mais agir pour une meilleur prise en compte des droits de l’homme dans cette négociation, c’est aussi proposer des solutions concrètes pour sauver des vies face aux effets inéluctables et documentés du dérèglement climatique. C’est le sens de l’initiative CREWS portée par la France, qui a pour objectif d’aider les populations des pays vulnérables, dans les îles et en Afrique, à faire face aux catastrophes climatiques qui ont fait plus de 600 000 victimes au cours des vingt dernières années. Il s’agit de renforcer les prévisions météorologiques et des catastrophes naturelles comme les sécheresses ou les inondations. La France mobilise ses partenaires pour y consacrer 100 millions d’euros d’ici 2020, afin, concrètement, de sauver des vies.
 
 
***
 
Mesdames et Messieurs,
 
Permettez-moi de conclure en vous assurant que, dans ce domaine comme dans d’autres, la COP21 ne sera pas un point final, mais le tournant d’une « Histoire en marche », pour reprendre le thème de notre rencontre. La conférence de Paris doit constituer le début d’une transformation de nos sociétés, vers une politique climatique plus juste et respectueuse des droits de tous.
 
Merci de votre attention.

Lancement de l'initiative CREWS

Première semaine de la Conférence de Paris Climat 2015 et déjà des résultats !

La secrétaire d’État chargée du développement et de la francophonie a lancé mardi 1er décembre l’initiative CREWS. Parce que dans les pays pauvres et vulnérables, les données météorologiques sont souvent peu fiables ou totalement absentes, le gouvernement français a proposé à ses partenaires internationaux une initiative pour améliorer les systèmes d’alerte météorologiques et climatiques dangereux, pour protéger les vies, les moyens de subsistance et les biens dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement. Adoptée lors du dernier G7, elle compte aujourd’hui 6 partenaires financiers, l’Allemagne, le Luxembourg, l’Australie, la Canada, les Pays-Bas et la France, qui contribuent à hauteur de 80 millions € sur les 100 millions € qui seraient nécessaires pour la pleine mise en œuvre de l’initiative.

Les ministres des pays donateurs et des pays bénéficiaires étaient présents lors du lancement qui a eu lieu à l’Institut Océanographique de la Fondation Albert Ier de Monaco.

Les jours suivants, Annick Girardin a pu présenté à plusieurs reprises l’initiative qu’elle a porté depuis la conférence de Sendaï sur la réduction des risques de catastrophe, tenue en mars 2015 : aujourd’hui lors de la Journée de l’Action avec son homologue allemand, vendredi 4 décembre lors du lancement de l’initiative Hydromet pour les réseaux météorologique en Afrique, à l’initiative de la Banque Mondiale, et le mercredi 2 décembre lors du Plan d’actions Lima-Paris (LPAA).

Le discours de la secrétaire d’État pour la présentation de l’initiative CREWS vendredi 4 septembre :

Mesdames et Messieurs, chers amis
 
Je suis ravie d’être avec vous pour débattre du projet Hydromet pour l’Afrique. Je viens d’un petit territoire marin, un outremer français, Saint Pierre et Miquelon, ou, comme dans beaucoup de Pays, la météo joue un rôle important. Si important d’ailleurs que chaque habitant de l’île termine sa phrase par « Si le temps le permet » car les activités économiques, sociales, les loisirs sont pleinement conditionnés par le changement de temps.
 
La météo et les services qu’elle nous rend font pleinement partie de notre culture, de notre mode de vie. En France, les présentateurs météo, d’ailleurs très engagés sur la protection du climat, sont parmi les personnages de la télévision les plus appréciés par les citoyens.
 
 
 
La météo est donc un pilier essentiel de la vie économique et rend des services incomparables aux agriculteurs, aux pêcheurs, à l’industrie. Il est difficile d’imaginer un monde sans météo.
 
 
Pourtant, et c’est une injustice criante, de nombreux pays d’Afrique ne disposent pas, aujourd’hui, du strict minimum en services météorologiques. Quand un agriculteur français reçoit des prévisions heure par heure pour lui conseiller, par exemple, de protéger ses cultures du gel, l’immense majorité du territoire africain, de ses agriculteurs, ne reçoivent peu ou pas de données.
 
 
Dans un monde ou le climat change, la météorologie est l’une des toutes premières étapes vers l’adaptation !
Sans prévision, sans modèle, sans savoir mesurer les tendances, impossible pour un paysan, un entrepreneur, un industriel de prévoir ses investissements pour l’avenir. L’absence de services météorologiques, c’est une vulnérabilité de plus pour des pays qui sont en première ligne face au dérèglement climatique.
 
Or aujourd’hui, la puissance des ordinateurs, la couverture des satellites, les nouvelles technologies de l’information et de la communication rendent possible une qualité de service exceptionnelle, partout sur la planète. Mais les réseaux d’observation et de prévision, les équipements pour recevoir les données et les diffuser, la formation des professionnels sont encore inadaptées, et explique largement ces disparités.
 
Hydromet est donc là pour corriger cette injustice. Depuis de nombreuses années, la France coopère, en lien étroit avec l’Organisation Mondiale de la Météorologie, pour renforcer l’accès aux données météos et la qualité des prévisions en Afrique. Nous avons beaucoup œuvré au Sahel, en Afrique de l’Est, pour améliorer les modèles de prévision, pour former des ingénieurs capables de mieux anticiper le temps qu’il va faire, et de diffuser ces éléments.
 
Aujourd’hui, ce qu’il faut, c’est changer d’échelle. Changer d’échelle, c’est la promesse d’Hydromet, et c’est pour cela que je suis avec vous aujourd’hui.
 
Changer d’échelle, c’est aussi le sens de l’initiative CREWS, que j’ai lancé avec 8 partenaires mobilisant plus de 80 millions d’euros d’ici 2020 pour développer les systèmes d’alertes face aux catastrophes climatiques d’ici 2020. Ce dispositif, je vous propose de vous le présenter avec une courte vidéo dans quelques minutes.
 
Mais avant de conclure, je voulais vous dire que CREWS et Hydromet vont travailler ensemble pour renforcer la résilience des pays africains. D’un côté, Hydromet va renforcer les capacités météorologiques en Afrique, pour plus de justice climatique. De l’autre, l’initiative CREWS va permettre de renforcer la qualité de la diffusion des informations pour qu’ensemble, nous aidions les pays les plus vulnérables à anticiper les catastrophes climatiques, comme les sécheresses, les inondations ou les cyclones.
 
Je vous remercie.

 

Signe que même blessés, nous resterons debout.

Chers habitants de Saint Pierre, de Miquelon-Langlade, chers amis,
 
Dans ces moments de tristesse infinie et de recueillement, j’aimerai naturellement être à vos côtés, chez moi, chez vous. Pour nous rassembler bien sur mais pas seulement,  parler également ensemble de notre douleur, de notre deuil collectif.  Pour parler aussi du « vivre ensemble », l’expliquer aux plus jeunes, s’appuyer sur nos liens que l’on sait forts, notre solidarité que l’on sait inébranlable. Et enfin pour tenter de nous réconforter.
 
Sur l’archipel comme en métropole, nous devons libérer la parole pour partager nos peurs, nos angoisses, nos analyses, nos colères, nos impuissances même !  
 
Après le drame absolu qui vient de frapper la France, vos témoignages d’affection et de solidarité sur les réseaux sociaux sont infiniment précieux. Ils rappellent à tous que notre pays, dispersé sur tous les continents du monde, est profondément uni face à l’indicible.
 
Dès demain, après une minute de silence sur tout le territoire, le Président de la République s’exprimera devant le Congrès réuni à Versailles pour rassembler la Nation dans cette épreuve.
 
Des décisions d’urgence ont déjà été prises et d’autres le seront avec l’ensemble des forces vives de la France.
 
Signe que même blessés, nous resterons debout.
 
Fluctuat nec Mergitur. 
 
Annick Girardin
 
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